mercredi 9 octobre 2013

Une parole encourageante


Lorsque j’étais petit enfant, on ne chantait qu’en latin à la messe. Rendu à la grande enfance, les choses ont changé et nous avons commencé à chanter en français. Un des premiers chants dont je me souviens était de Lucien Deiss : « Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts; il est notre salut, notre gloire éternelle. » La longue mélodie ascendante et l’ampleur du rythme traduisaient bien la solennité de cette profession de foi, la Bonne Nouvelle résumée en une phrase.

Bien des années plus tard, j’ai découvert la source du texte de Deiss : la lecture d’aujourd’hui. Pour bien en saisir le sens, il faut se rappeler son contexte. Paul, en prison, écrit à son jeune ami Timothée pour l’encourager dans son ministère comme chef d’une communauté chrétienne. Timothée doit trouver cela difficile, et Paul le reconnaît. Il le compare tour à tour à un soldat, à un athlète et à un cultivateur qui doivent se dépenser jusqu’au bout s’ils veulent récolter le fruit désiré.



Paul lui-même s’est dépensé jusqu’au bout. Il commente la profession de foi qu’il vient de citer en expliquant que c’est à cause d’elle qu’il se trouve en prison. Mais, affirme-t-il avec une force inouïe, la Parole de Dieu, elle, ne peut être enchaînée! Voilà la source de son courage, de sa détermination, de sa persévérance. Même de sa prison, il proclame à temps et à contre temps cette nouvelle extraordinaire : en Jésus, Dieu nous a aimés jusqu’à mourir... afin que nous puissions tous vivre!

Paul conclut ce passage en citant une hymne qui devait être chantée dans les premières communautés chrétiennes. Timothée lui-même devait la connaître, mais Paul la lui rappelle pour l’encourager. « Si nous mourons avec le Christ, avec lui nous vivrons... » Paul avait déjà enseigné cela dans sa lettre aux Romains : par le baptême, nous mourons au péché et à nous-mêmes, nous sommes ensevelis avec Jésus afin de ressusciter avec lui. « Si nous souffrons avec le Christ, avec lui nous règnerons... » Ce que nous avons vécu au baptême doit marquer notre vie de tous les jours. Nous devons accepter de souffrir par amour pour les autres si nous voulons participer au Règne de justice, de paix et de joie.

L’hymne avertit : « Si nous le renions, lui aussi nous reniera. » Renier le Christ, c’est refuser de tenir jusqu’au bout dans la persévérance. Je viens de lire dans un roman: "Renier, dénier, cracher, c'est pour les aigris, les fortiches, les types qui veulent croire qu'ils se sont faits tout seuls et personne avant eux." Comment le Christ pourra-t-il nous garder avec lui si nous nous sauvons de lui?

Mais l’hymne conclut en rappelant la possibilité du pardon et du retour : « Même si nous manquons de foi en lui, le Christ ne manquera pas de foi en nous : il est fidèle à ses promesses. » Et voilà le mot ultime : la fidélité de Dieu en Jésus qui pardonne tous nos torts, nous relève de toutes nos fautes, fait jaillir sa lumière même dans la nuit la plus sombre.

Cette lecture est comme un baume pour toute personne qui vit un moment difficile. Elle invite au dépassement, à la confiance, au relèvement. Les mots de Paul, écrits depuis sa prison de l’an 60 à Rome, résonnent encore aujourd’hui dans nos cœurs deux mille années plus tard.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire