mercredi 11 septembre 2013

Autour d'un feu de camp

Lire I Timothée 1,12-17

Un jour, un paroissien m’a partagé sa frustration avec son fils adolescent qui refusait d’aller à l’église le dimanche avec sa famille. J’ai lui ai demandé comment il avait réglé cette question. « Je lui ai dit que tant qu’il vivait sous mon toit, il se conformerait à mes règles, et l’une des mes règles c’est de se rendre à l’église le dimanche! “À cela, je me suis tu. L’homme, mal à l’aise avec mon silence, m’a enfin demandé ce que j’aurais dit. Je lui ai répondu : ‘Peut-être que j’aurais partagé avec votre fils les raisons que j’ai, moi, de fréquenter l’Église. ‘Maintenant, c’était à son tour de se taire. J’ai donc continué : ‘Pouvez-vous me dire pourquoi vous allez à la messe?’ Perplexe, il m’a répondu : ‘Je n’y ai jamais vraiment pensé. ’

J’ai souvent raconté cette histoire pour illustrer la nécessité pour les croyants de réfléchir à leur foi afin de pouvoir la partager avec d’autres. Et partager notre foi avec d’autres n’est pas une option, ça fait partie de l’être chrétien. Jésus a confié à tous ses disciples cette tâche de partager la Bonne Nouvelle. Assurément, il y a diverses façons de le faire, certaines plus respectueuses que d’autres, peut-être plus fructueuses aussi à la longue. Par exemple, raconter à son enfant pourquoi l’on croit devrait naturellement faire partie de la tâche parentale, tout en s’assurant qu’on respecte les réactions de l’enfant lui-même.

Ceci étant dit, pourquoi donc un jour suis-je demeuré presque aussi silencieux que mon paroissien avec son fils alors que je participais à une épluchette de maïs lors d’une fête du Travail avec quelques familles. Pendant le feu de camp, j’ai chanté quelques chansons. L’un des adolescents présents a fait un commentaire élogieux au sujet de ma voix. J’ai expliqué que j’avais étudié l’opéra comme un jeune adulte. Il m’a demandé : ‘Pourquoi êtes-vous devenu prêtre, alors? ‘J’ai répondu en plaisantant :’ Pensez-vous que je suis devenu prêtre parce que je ne pouvais rien faire d’autre?’ Il a ri, mais n’a pas lâché : ‘Alors, pourquoi avez-vous abandonné une carrière dans la musique et choisi le ministère? ‘Je gardai le silence pendant un moment. Était-ce parce que tout le monde écoutait cette conversation? Était-ce parce que je sentais qu’il s’agissait d’un sujet trop sérieux pour en discuter autour d’un feu de camp avec des inconnus? En tout cas, j’ai haussé les épaules et dit : ‘Je voulais aider les gens. ’ Il a simplement répondu : ‘Oh. . .’ et puis a changé de sujet. 

Pourquoi n’ai-je pas été capable de lui dire le sens que la foi donne à ma vie? Pourquoi n’ai-je pas été en mesure de partager ma joie de croire en Jésus-Christ, et mon désir profond de faire connaître cette joie à d’autres? Pourquoi n’ai-je pas été capable d’exprimer la plénitude de vie que je ressens à cause de ma foi?

Dans la lecture d’aujourd’hui, Paul partage sa foi avec son jeune ami Timothée : il n’a pas honte et sa langue n’est pas liée. Il affirme simplement : ‘Je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force, Jésus Christ. . . Le Christ m’a pardonné. . . La grâce de notre Seigneur a été encore plus forte, avec la foi et l’amour. . . Il m’a fait confiance en me chargeant du ministère. . . »

Si seulement nous étions tous capables, comme Paul , de simplement nommer toutes nos raisons de rendre grâce. Si seulement nous pouvions partager ces motifs simplement et joyeusement avec ceux qui nous entourent. Peut-être pourrions-nous suivre l’exemple de Paul cette semaine, et tenter d’expliquer à un ami ou un voisin comment notre foi nous donne force, joie et espoir? Qui sait? Nous serions peut-être en train de donner ce cadeau à quelqu’un qui en a vraiment besoin.

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