mercredi 5 décembre 2012

Le chaleureux Saint Paul


Lire Philippiens 1, 4-11

Saint Paul était un homme complexe. Grand écrivain et pauvre orateur. Apôtre de l’unité et méfiant des apôtres. Penseur sévère et pasteur affectueux. Affectueux? Cela ne fait pas partie du portrait habituel de ce grand homme. Pourtant, la lettre aux Philippiens que nous lisons ce dimanche est tout empreinte de l’attachement affectif de Paul pour cette communauté du nord de la Grèce. Voyons un peu ces quelques versets introductifs.

« Chaque fois que je prie pour vous, c’est toujours avec joie. » On reconnaît la joie comme un des motifs principaux de cette lettre. Paul y revient constamment. Le souvenir des frères et des sœurs qu’il a laissé à Philippes est pour lui source de joie. Plus que le simple plaisir, la joie s'avère un sentiment profond qui dure au-delà de l’instant, qui transforme le regard, qui élève le cœur. Voilà ce que Paul ressent en pensant aux Philippiens.

« Ce que vous avez fait pour l’Évangile en communion avec moi… Vous communiez à la grâce qui m’est faite. » La communion consiste en cette profonde union liant les personnes qui luttent pour la même cause, qui partagent les mêmes espoirs, qui rêvent des mêmes idéaux. L’Évangile que Paul leur a prêché établit entre lui et les Philippiens une vraie communion qui se manifestera par l’accueil, l’appui et l’engagement que ces derniers donneront à Paul dans son ministère.

« Je vous porte dans mon cœur. » Le cœur, dans la pensée juive, c’est plus que le siège des émotions. C’est aussi le centre de la pensée, de la connaissance, de la volonté, de la personnalité. Dire qu’on porte quelqu’un « dans son cœur, » c’est affirmer que cette personne est tellement liée à sa vie qu’on ne peut vivre sans elle. Paul voit ainsi les Philippiens, car toute sa vie de prédicateur, toute sa mission, trouve son sens dans ces hommes et ces femmes qui, grâce à lui, sont venus à la foi. L’œuvre de Paul n’est pas un projet idéologique, mais une aventure personnelle tissée de relations humaines riches et fortes.

« Mon attachement pour vous dans la tendresse du Christ Jésus. » Paul nomme souvent les qualités du Christ : sa fidélité, son humilité, son obéissance, sa justice, sa foi, son amour. Ici, il s’arrête à une qualité du Christ souvent passée sous silence : sa tendresse. Littéralement, en grec, Paul dit « ses entrailles », faisant référence aux entrailles d’une mère desquelles jaillit la vie d’une enfant. Il s’agit d’un amour tout maternel, tissé d’accueil inconditionnel, de miséricorde, de patience infinie, de douceur. Voilà la tendresse du Christ pour nous. Voilà la tendresse de Paul pour les Philippiens.

À l’exemple de Paul, trouvons notre joie dans les personnes qui nous entourent. Vivons en communion avec elles. Portons-les dans notre cœur. Entourons-les de notre tendresse. Ainsi serons-nous de vrais témoins de l’Évangile.

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