mercredi 14 mars 2012

Le futur présent

Lire Éphésiens 2,4-10

Un étudiant universitaire rencontre une jeune femme à une soirée amicale. Il reconnaît en elle une âme sœur : en l’espace de quelques heures se noue entre eux une relation promise à un avenir plein d’espoir. Le lendemain, il rencontre un copain et lui annonce : « C’est elle, ma femme. »

Un scientifique mène des expériences pour trouver la solution à un problème jusqu’à ce jour insurmontable. Et voilà qu’au bout d’années de travail, les résultats sont enfin positifs. Il s’écrie : « Le Nobel est à moi. »

Une athlète aux Jeux olympiques fait sa descente en temps record et, voyant son temps affiché, s’exclame : « J’ai la médaille d’or. »

Il nous arrive ainsi de vivre des événements si bouleversants que nous sommes certains que notre avenir est déjà transformé. On est convaincu : c’est elle que j’épouserai; c’est à moi qu’on accordera le prix Nobel; je gagnerai cette course. Cette conviction d’un avenir certain fait que je peux déjà en vivre : c’est ma femme; le Nobel est à moi; j’ai gagné!

Ainsi en est-il pour Saint Paul alors qu’il contemple l’impact de la résurrection de Jésus dans sa propre vie. Il en est sûr, son avenir est transformé, car il ressuscitera avec le Christ, il connaîtra la gloire avec le Sauveur. Cette certitude est si intense qu’il se réjouit déjà de cet avenir promis et il s’exprime au passé : « Il nous a fait revivre… il nous a ressuscités… Il nous a fait régner aux cieux. »

Pour Saint Paul, la promesse est tellement sûre qu’on peut la considérer comme déjà réalisée. Et on peut déjà en vivre les conséquences. C’est pourquoi Paul peut connaître la joie au milieu des épreuves, le calme aux jours de tempête, l’amour au cœur de la solitude. Cette possession d’un bonheur promis lui permet de vivre pleinement en suivant la volonté de Dieu, de prendre sa croix et de suivre le Christ. Car il sait que la mort n’aura pas le dernier mot. La mort est déjà vaincue par la vie.

Paul n’a pas toujours vu les choses ainsi. Dans ses premières lettres, par exemple aux Romains et aux Galates, il parle du salut au futur : c’est à la fin des temps qu’il ressuscitera. Mais au terme d’années de prière et de réflexion intenses, sa perception s’est transformée. Dans ces dernières lettres que sont celles aux Éphésiens et aux Colossiens, il voit l’avenir déjà présent dans sa vie. Nous aussi, nous sommes invités à faire ce cheminement spirituel afin de saisir que la promesse est déjà réalisée. Avec Paul, chantons la victoire du Christ, vivons notre victoire avec lui. C’est déjà fait : nous sommes sauvés.

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