samedi 10 mars 2012

Faiblesse (?) et folie (?) de Dieu

Lire I Corinthiens 1, 18.22-25

Imaginons un jeune qui a grandi en écoutant uniquement de la musique populaire : rap, rock, musique de film. Voilà qu’à seize ans, on lui fait écouter de la musique classique. Quelle sera sa réaction ? Probablement de l’indifférence, sinon du dégoût. Il trouvera que cette musique n’a aucun rythme, aucune émotion. Il sera dérouté par la complexité harmonique et orchestrale de la pièce. La qualité de l’interprétation le dépassera complètement.

Cela n’est pas surprenant. Il n’a aucun contexte pour apprécier cette musique. Ses critères de jugement ne sont pas ceux de la musique classique. Entre son expérience et cette musique, le décalage est trop grand.

Ainsi en était-il pour les Juifs et les Grecs du temps de Jésus. Le message de Jésus, sa vie surtout, ne cadrait pas avec leurs critères habituels. Les Juifs voulaient des signes de puissance, des miracles. Les Grecs voulaient des discours habiles, de la philosophie. Et l’Évangile nous présente un Christ impuissant, crucifié sur la croix, silencieux et insignifiant. Du moins, tel est le jugement de la plupart des Juifs et des Grecs de l’époque.

Revenons à notre jeune. Imaginons qu’il décide d’écouter un peu plus à cette musique classique qui lui est tellement étrangére. Imaginons qu’il l’écoute sérieusement, avec attention. Il décide de « donner une chance » à cette musique. Peut-être sera-t-il touché par un passage, peut-être une pièce éveillera-t-elle quelque chose dans son cœur ? Il reviendra alors à ce passage, à cette pièce. À partir de là, il explorera un peu plus le répertoire de cette musique qu’il commence à apprécier. Au fil des mois, des ans, il découvre que cette musique est profondément rythmée, qu’elle peut faire surgir des émotions bouleversantes avec une puissance insoupçonnée. Don évaluation de la musique populaire change : il la trouve un peu superficielle à comparer avec une musique qui a traversé les âges et qui continue à toucher les esprits et les cœurs.

De même en était-il pour les premiers Chrétiens. Ils ont décidé d’écouter et d’étudier l’enseignement de Jésus et ont commencé à y découvrir une vraie sagesse. Ils ont regardé sa vie et, cachée sous la faiblesse, ont reconnu la puissance de l’amour divin. Le Christ est devenu pour eux la vraie sagesse, la vraie puissance.

Qu’en est-il de nous, aujourd’hui ? Jugeons-nous le message et la vie de Jésus à partir de nos critères personnels qui ont été formés surtout par les médias, nos lectures superficielles, nos discussions avec nos voisins ? On risque alors de ne voir que folie et faiblesse dans l’Évangile. Ou bien oserons-nous vraiment nous mettre à l’école de Jésus, chercher à comprendre son message comme de l’intérieur, contempler sa vie à la lumière de l’Esprit ? Alors nous découvrirons qu’il est vraiment la sagesse et la puissance de Dieu.

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