dimanche 18 septembre 2011

Mourir, ou vivre?

Méditation sur la deuxième lecture

25e dimanche du temps ordinaire – Année A

Lire Philippiens 1,20-24.27

Depuis plusieurs mois, nous méditons la lettre de saint Paul aux Romains. Ce dimanche, la liturgie nous propose de changer de texte. Nous suivrons pour quelques dimanches la lettre que Paul écrivit aux Philippiens. Il faut retenir deux caractéristiques de cette lettre. Le première, c’est que Paul chérissait beaucoup cette communauté de la ville de Philippes : c’est là qu’il prêcha l’Évangile pour la première fois sur le continent européen. La deuxième, c’est que Paul rédige cette lettre à partir d’une prison, probablement à Éphèse. Il a été arrêté, on ne sait pas trop pourquoi, mais sa situation est dangereuse.

Cela explique la question qu’il se pose dans l’extrait d’aujourd’hui. Il ne sait pas s’il sortira mort ou vivant de cette aventure. Il ne sait pas, d’ailleurs, ce qu’il préférerait. Il est tellement convaincu que le Christ l’attend au-delà de la mort, que mourir ne l’épeure pas. Au contraire, il y voit un passage vers la gloire éternelle qui lui est réservée à cause de sa foi en Jésus. Par contre, il sait jusqu’à quel point son ministère est important pour ses amis de Philippes. Il veut les encourager, les instruire, les aider à grandir dans leur foi. S’il ne pense qu’à lui-même, il préfère mourir. Mais s’il pense aux autres, il préfère vivre et continuer son travail d’évangéliste.

On peut s’étonner devant une foi si grande, qui ne craint pas la mort, qui va jusqu’à la désirer. Mais ce qu’il faut admirer encore plus, c’est le critère que Paul choisit en décidant ce qui est mieux. Il ne cherche pas son propre intérêt, mais celui des autres. Il fixe sa décision en fonction de ce qui contribuera le plus au bonheur des autres. Il y a un mot pour cela : l’amour.

Du fond de sa prison, Paul continue à aimer ceux et celles qu’il a aidé à rencontrer Jésus. La prison ne l’empêche pas de se pencher sur leur sort, de s’inquiéter de leur bonheur. D’ailleurs, l’extrait d’aujourd’hui finit avec une parole d’encouragement à leur égard. Il les invite à rester forts et unis dans leur foi, en dépit des oppositions qu’ils peuvent rencontrer. Lui, qui est dans la peine, devient pour eux une source d’encouragement.

Jésus, sur la croix, pensait ainsi au bonheur des autres. Il pardonne à ses bourreaux. Il confie sa mère à son ami, Jean. Il est si facile, lorsque les choses vont mal, de se centrer sur soi, de ne penser qu’à ses propres douleurs. Jésus surmonte cette tentation et n’arrête pas d’aimer. Son apôtre Paul lui ressemble. Et nous ? Pouvons-nous continuer, au cœur de l’épreuve et du défi, à nous soucier des autres, à choisir leur bonheur ? Cela ne se fait qu’avec l’aide de l’Esprit. Mais cela se fait.

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